Benoîtement, je me suis rendu compte que la version originale du texte comprenait un manque de taille : le passage dans les astéroïdes ! Ni une ni deux, je me suis dis oh tant pis. Mais j'ai redouté les jets de caillasses et me suis attelé à un petit rajout qui, j'espère, ne trahira pas l'esprit de la parodie. Sur ce, je vous laisse découvrir les évènements et notamment la première apparition de la version tronquée de Yoda...
Bien plus tard, le prince Mazari traînant du côté du centre tactique, la nouvelle de la présence de l’Empire éclata. Dans l’espace, un nombre incalculable de destroyer attendaient le feu vert pour débarquer leurs troupes. Rapidement, un voix tonna en plein coeur du ciel, signe d’un message adressé aux assiégés.
« OUI… ALORS… HEU… JE VOUS AVAIS DIT DE VOUS MEFIER ! »
Pingouin était de retour et, bientôt, les premiers quadripodes se profilèrent à l’horizon. Les éclaireurs communiquèrent de suite leurs observations à la base, pareils à des résistants de la Seconde Guerre Mondiale.
« Le moineau a quitté son nid et s’apprête à fondre sur la banane ! Je répète : le moineau a quitté son nid et s’apprête à fondre sur la banane ! »
Le technicien-communication se leva d’un bond et beugla à qui voulait l’entendre :
« LES MECS ! ! ! Y’A UNE COUILLE DANS LE POTAGE ! ! ! »
Le message se répandit comme une traînée de poudre dans les méandres de la caverne. Yoh dormait tranquillement quand le chambardement commença. Mazari le trouva immobile sur sa couchette. C’était une occasion de se venger de la dernière fois. Il se pencha à l’oreille du jedaille.
« DEBOUT LA-DEDANS ! ! ! »
Yoh fit ipso facto un arrêt cardiaque, on dut le placer en salle de réanimation. Pendant ce temps, les préparatifs battaient leur plein. Ackbar fit le bilan de la situation.
« Les impériaux nous retiennent au sol en attendant que leurs troupes détruisent le générateur. Après quoi ils bombarderont la planète. On va bourrer comme des malades au canon à ion pour ouvrir une brèche dans leur blocus. A vous de vous infiltrer. Rendez-vous au point de ralliement prévu. Bonne chance les mecs ! Priez que je revoie vos sales gueules ! »
Soudain une voix familière :
« T’as pas vu la tienne ! »
« Putain ! Il est pas mort cet enculé ? ! »
« Désolé chef. On sait pas comment il s’est échappé… et… heu »
« Laissez tomber, je m’en charge. Baissez-vous ! »
Ackbar jeta une grenade thermique qui pulvérisa l’insolent une bonne fois pour toute. Le Mon Calamari soupira.
« Ceci ne vaut pas une pendaison mais on s’en contentera »
Des grottes en apparence inoffensives jaillirent des dizaines de Snowspeeders. Ils partirent droit en direction du champ de bataille où les attendaient les AT-AT. Bon, comme une couille n’arrive jamais seule, les pitoyables lasers des Rebelles égratignaient à peine la coque des machines impériales. Yoh, peu réputé pour ses idées géniales, étonna son copilote en proposant le plan suivant :
« Ces immenses boîtes de conserve ont le défaut d’avoir des jambes. Donc… il suffit de les stopper en enroulant un filin autour ! »
« Hum… je suis impressionné… et d’accord ! »
La manœuvre fut parfaitement exécutée. D’un côté le copilote fixa de main de maître le filin à une des jambes hydrauliques, de l’autre, Yoh l’enroula en tournicotant sur place. Bien vite, le quadripode eut des difficultés à marcher et finit par s’écrouler. Une salve et il fut détruit.
« Chouette ! s’exclama Yoh, enfin un truc qui fonctionne exactement que comme je l'ai dans la tête ! »
Le copilote préféra s'abstenir de tout commentaire.
Pendant ce temps, le premier cargo avait franchi le blocus impérial. Histoire de ternir les choses, l’infanterie des Rebelles garnissait de plus en plus les semelles galvanisées des quadripodes, si bien qu’ils terminèrent la bataille vingt à trente centimètres plus élevés qu’au départ. Yoh, lui venait de subir un coup dur. En effet, son copilote avait littéralement explosé dans le cockpit, touché par un tir malencontreux. Il avait beau essuyer la vitre, rien n’y faisait : visibilité nulle. Toujours étourdi, il n’utilisa pas la Contingence et se planta dans la neige. Yoh sortit de l’appareil en rade et se dirigea vers un AT-AT. Il s’agrippa au ventre de la bestiole en métal et découpa un passage avec son sabre laser. Une grenade thermique et le tour était joué. Le grappin fut détaché, le garçon chuta et se brisa une jambe ( pas étonnant vu la hauteur !)
« Oh bon Dieu ! Je déguste… »
Tel un héros de film ricain, il rentra à la base, à pied, avec la jambe cassée comme s’il était en bagnole sur l’autoroute et pétant la forme. Là-bas, son Aile-G attendait sagement qu’il se décide à monter. D2-Arnaud trilla que merde, il aurait pu se dépêcher. Rapidement, le ciel devint noir et se garnit d’étoiles. C’est alors que Yoh modifia le cap, ce que le droïde remarqua de suite.
« On ne rejoint pas les autres, D2. Nous allons sur Dagobu. Huum ? Non, je ne suis pas devenu soudainement con. On va sur Dagobu, c’est Dany-Wan qui l’a dit »
Sur ce, il fila comme le vent.
L’Aile-G émergea de l’hyper-espace et plongea lentement vers la si mystérieuse planète (en apparence dénué du moindre intérêt, ce que D2-Arnaud ne cessait de clamer céans). L’atmosphère se révéla particulièrement pas pratique puisque pleine de brouillard opaque. Le chasseur échoua donc droit dans un marais pourrax. La jungle recouvrait tout, verte, humide et nauséabonde. Yoh sauta sur la berge tandis que D2, fort de son état de baril tomba comme une pierre dans la flotte. Un petit périscope indiqua que tout allait bien jusqu’au moment où un truc non-identifié entraîna le droïde au fond du marais.
« D2-Arnaud ! »
Rien.
« Oh, fais pas l’andouille ! »
Re-rien.
« REVIEEEEENNNNS ! ! ! J'ai peur tout seul la nuit... »
Que dalle de chez que dalle.
Soudain, un missile sortit de l’eau et s’incrusta dans un tronc. C’était D2 que le métal rendait non comestible. Yoh soupira.
« Tu m’as fait peur mon salaud ! »
Il posa son derrière sur une grosse racine et se prit la tête à deux mains.
« Merde… où je suis ? ! J’sais même pas qui je cherche… »
De la manière la plus impromptue qui soit, un petit gnome verdâtre avec du poil dans les oreilles fit son apparition. Il était très laid. Il examina les deux étrangers puis éclata de rire (un rire vicelard et aigu, sorte de couinement de souris écrasée par un trente tonnes ).
« Deux nouilles vous êtes ! ! »
« C’est un grand guerrier que je cherche, pas un nabot plus chiant qu’un dimanche après-midi à Barbezieux ! »
Le petit être se renfrogna.
« Personne par la guerre ne devient grand, je le saurais sinon ! Des conneries ce sont ou trois mètres dix je mesurerais ! »
« Dis-moi, comment tu t’appelles ? » demanda Yoh.
Le gnome bomba son torse minuscule avec fierté et déclara :
« Gouda »
Yoh réfléchit un instant comme quelqu’un chez qui une connexion se fait, sans savoir pourquoi.
« C’est marrant, ton nom est aussi nul que ta gueule… »
Le nain en fut dépité.
« Un connard tu es ! Aucune formation tu auras ! »
Yoh sursauta et s’exclama :
« Allez quoi ! Fais pas ta pute… y me faut cette formation ! Je veux devenir un Jedaille ! »
Le silence de Gouda fut insupportable. Yoh finit par lui choper le cou à deux mains et le secoua de toutes ses forces.
« Tu vas me former, satanique ! »
« D’accord ! D’accord ! Manger d’abord allons ! »
Yoh le posa à terre, visiblement calmé.
« O.K. »
Baïo Solo et consort étaient restés jusqu’au dernier moment puis ils avaient tous fui grâce au Coutre. L’espace envahit bientôt le pare-brise ainsi que la terrible flotte de l’Empire. La situation s’annonçait très délicate. Solo entama une série de manœuvres complexes pour se débarrasser des chasseurs impériaux.
« Attendez que je sème ces foutues boîtes de conserve et on pourra enclencher l’hyperdrive. Hum… presque… Ayé ! »
Un vague bourdonnement se fit entendre puis il cessa soudain. A la place ce fut le tableau de bord qui disjoncta en projetant des étincelles sur les pilotes.
« Putain ! ça brûle ! »
« Graaoooaarrr ! ! ! »
Ils sortirent les extincteurs et arrosèrent copieusement les commandes en feu. Cet incident leur firent oublier les Tailles toujours à leur poursuite. Un laser toucha la coque et fit trembler le Coutre. Mazari perdit l’équilibre et se fracassa le crâne contre un rebord quelconque. Il gisait inanimé sur le sol. Charles-3-PO se cramponnait à ce qu’il pouvait, manquant d’aller se perdre dans les coursives. Baïo se jeta sur son siège et entreprit de rétablir la situation. Le virage fut rude. Chewbadéliaze décolla et s’encastra la tête dans une paroi, heureusement interne. Le Coutre Millenium virevoltait au milieu de ses poursuivants comme une toupie furieuse. Au prix d’une dextérité sans faille, le cargo attira tous les Tailles sur lui puis s’écarta au dernier instant. Les chasseurs explosèrent en un joli feu d’artifice. Baïo Solo soupira.
« Bon… je vais tenter une tactique suicidaire. Mais si elle marche, on aura un peu de temps devant nous »
Sur les écrans radar d'un croiseur situé non loin, un intenable point lumineux représentait le Coutre. Il se rapprochait de plus en plus. De plus en plus. Mais alors de plus en plus. Tant et si bien que le cargo traversa de part en part la salle de commandement et en émergea de l'autre côté, miraculeusement intact. Le bâtiment ennemi plongeait vers Pashoth, en flamme, happé par son champ de gravité.
« Yes, un de moins ! » exulta Baïo.
Charles fit remarquer que, bien qu'efficace, la tactique demanderait un temps infini avant de porter ses fruits, vu la chiée de vaisseaux impériaux. En admettant qu'ils ne meurent pas tous avant.
« Ouais, t'as raison, on va essayer autre chose ».
Cette fois-ci, le Coutre se contenta d'entrer dans un champ d'astéroïdes. Une manœuvre mille fois plus suicidaire. Les officiers du vaisseau-amiral se félicitèrent de la débilité adverse. D'un la poursuite n'avait plus lieu d'être. De deux, les rebelles étaient voués à mourir là-dedans. Une jois sadique les envahit quelques instants, avant que Pingouin ne se pointe et déclare comme qui rigole :
« Heu... oui... heu... suivez-les ! »
Silence glacé. Il était sérieux ? Impossible. Mais droit comme I, le terrible Seigneur aviné pointait les astéroïdes funestes sans trembler. Bon ben, quand faut y'aller...
Les croiseurs explosaient par paquet de dix environ toutes les trois secondes. Une hécatombe pour un vieux cargo merdique. L'addition était salée. Aussi salée que le bol de cachuètes que Pingouin consommait, un guignolet-kirsch à la main. Parfois, un fragment d'arachide se coinçait dans sa grille de ventilation, entraînant une série de jurons hésitants. De son côté, Baïo faisait jouer ses réflexes afin d'éviter le pire. Le Prince s'était remis de son choc et hurlait comme une fillette à chaque passage d'un rocher spatial. Le contrebandier commençait à sauter.
« On va se poser parce que les vocalises de Farinelli, ça va cinq minutes ! »
Le Coutre visa un astéroïde immense et s'engouffra à l'intérieur d'un de ses cratères où une caverne leur tendait les bras. Le tas de ferraille put atterrir sans encombre. Joyeux d'avoir échappé à une annihilation précoce, 3-PO s'empressa d'aller prendre l'air. Il dévala la rampe d'accès et entra en contact avec une surface flasque et couverte d'un liquide dans lequel les jambes dorées se mirent à faire pschiiiiit !
« C'est incroyable la profondeur de cette piscine, je suis déjà à mi-cuisse ! »
« En fait, tu fonds ».
Sombre constat mazaréen. Il tira le droïde amputé de la mélasse. Sur ce arriva Baïo, l'air méfiant. Il se pencha, les doigts solidement arrimés au Coutre et prit un échantillon qu'il déposa sur le bout de sa langue. Il le goûta longuement puis s'exclama, formel :
« C'est du suc ! »
« Du suc ? Comment un astéroïde pourrait-il être sucré ? »
« Pas du suc'... du suc ! »
« Excuse-moi d'être débile, s'énerva le Prince en agitant les mains, mais c'est la même chose ! »
« Ah non, le suc' ça se met sur les crêpes ou les gauff'. Le suc, c'est un truc qu'on a dans le bide et qui dissous les aliments pour qu'on les chie après ».
« Charmant. Quel rapport avec ce qui se passe ? »
« Ben on est dans un bide ».
« Parce que les astéroïdes ont des bides ? »
« Faut croire. En tout cas, cassos, ça sent le déchlorure de potassium »
Immédiatement le Coutre fila hors de l'appareil digestif. Dans l'espace, personne ne vous entend roter.
Sorti d'un guêpier, les rebelles retombaient dans un autre. Les Impériaux n'abandonnaient pas. La troisième tactique de Baïo fut la bonne : il frôla un croiseur et s'y colla telle une punaise des bois. Il disparut des écrans radar que l'officier en charge regarda avec stupéfaction.
« Bordel ! Où est passé ce cargo de malheur ? ! »
Un autre officier s’approcha.
« Mon pauvre vieux… Pingouin va t’étrangler de ses propres mains ! »
« Je sais. Je vais le devancer »
L’officier fautif courut alors vers une passerelle et se jeta tête la première dans le vide. Il ricocha plusieurs fois contre les rambardes et la tuyauterie et termina sa chute bien des minutes après, plus semblable à du céleri rémoulade qu’à un humain. Pingouin quitta son transat.
« Heu… oui… heu… zut ! C’est de la triche ! Bon, je vais le remplacer par toi » dit-il à l’autre officier.
« Mais…heu…je… »
Réalisant son funeste destin et offusqué de sa malchance, il tenta lui aussi de se jeter dans le vide mais l’étreinte invisible du Seigneur Noir le stoppa à temps. Sa gorge se serra de plus en plus. L’air vint à manquer et, au final, les cervicales craquèrent. Pingouin quitta le pont l’air satisfait ( autant qu’il est possible de s’en rendre compte… ).
« On… heu… va manquer de personnel, si je continue »